Lemay-Perrault, R. et Paquin, M. (2019). Lutte de pouvoir au sein du musée d’art entre la conservation et l’éducation : un débat séculaire et ses compromis aujourd’hui. Politique et Sociétés, 38 (3). pp. 79-101. ISSN 1203-9438 DOI 10.7202/1064731ar
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Résumé
Cet article porte sur la lutte de pouvoir entre la conservation et l’éducation au sein du musée d’art, où l’un désire donner toute la place aux oeuvres, et l’autre stimuler l’apprentissage au moyen des médiations. Il s’agit d’un débat séculaire qui évolue sous la pression tant économique, qui consiste à attirer toujours de plus en plus de visiteurs au musée, qu’idéologique, avec la montée des médiations qui s’imposent dorénavant comme modèles de transmission culturelle dans les sociétés postindustrialisées. Depuis plus d’un siècle, les musées d’art sont le lieu d’un débat portant sur la place des médiations autour des oeuvres, entre les tenants de l’esthétique et ceux de l’éducation. Au regard de l’histoire, ils en transforment radicalement l’usage, que l’on se tienne d’un côté ou de l’autre des protagonistes. Entre les deux positions, Bourdieu et Darbel jettent un pavé dans la mare d’un milieu de l’éducation muséale de l’art marqué par le principe de la distinction, de même que du « choc esthétique » de Malraux, en montrant que l’expérience esthétique découle de la compréhension des oeuvres et de la connaissance des codes culturels. Toutefois, il ne s’agit là que d’un épisode de plus dans une saga séculaire. D’un côté, derrière l’absence de clés de lecture se cache la participation à une dynamique perverse, celle de l’exclusion sociale des publics néophytes qui ne peuvent accéder à la délectation. De l’autre, derrière la montée de l’éducation muséale de l’art se cache la frustration des publics connaisseurs qui voient leur expérience esthétique entravée par une interprétation nécessairement réductrice des sens de l’oeuvre. Aujourd’hui, au centre de ce débat, des tensions existent toujours entre les conservateurs et les éducateurs, écartelés entre les exigences de développement de nouveaux publics et celles des habitués, les collectionneurs, les artistes et le marché de l’art. Ceux-ci garantissent au musée un statut dans les réseaux de l’art, et de l’art contemporain en particulier. Ces exigences tournent autour de la question suivante : jusqu’où une institution muséale peut-elle aller dans le déploiement de dispositifs de médiation facilitant l’interprétation des oeuvres chez les publics néophytes, et ce, sans entraver l’expérience esthétique du regardeur habitué ou expert ?
Type de document: | Article |
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Mots-clés libres: | Lutte de pouvoir Débat Esthétique Éducation Conservation Médiation Musée d’art Art contemporain |
Date de dépôt: | 30 sept. 2024 18:49 |
Dernière modification: | 30 sept. 2024 18:49 |
Version du document déposé: | Version officielle de l'éditeur |
URI: | https://depot-e.uqtr.ca/id/eprint/11497 |
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